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Voyage au centre de la BD
14 décembre 2008

Pierre-Yves Gabrion en toute liberté

gabrion01.1258215456.jpgA l'annonce d'un nouvel album dessiné par Pierre-Yves Gabrion, n'importe quel fan de L'Homme de Java (quatre tomes parus entre 1990 et 1994) normalement constitué hurle sa joie en levant les bras au ciel. Mais lorsqu'il apprend de surcroît que cette bande dessinée est créée sous ses yeux, planche après planche, chaque semaine, et qu'il peut la lire gratuitement sur Internet, il soupçonne alors fortement le canular. Et pourtant, l'histoire est bien réelle. Primal Zone, polar très sombre et très réussi, est un concept, une expérimentation. Gabrion propose en temps réel son travail à ses lecteurs et échaffaude, en totale improvisation, une histoire de 100 pages parfaitement maîtrisée qui sera, à son terme, publiée chez Delcourt. Tout cela laisse pantois et appelle une multitude de questions. Le mieux était donc de les poser au principal intéressé, Pierre-Yves Gabrion lui-même :

D’où vient cette idée de publier une histoire sur Internet ? J’ai eu cette nécessité de commencer à raconter une histoire et de mettre toute mon énergie à la réaliser plutôt que d’aller convaincre les éditeurs. J’ai pris exemple sur les musiciens qui mettent en ligne leurs morceaux. J’attendais d’avoir au moins deux chapitres pour les montrer aux éditeurs. Et puis ça s’est produit beaucoup plus tôt. J’ai eu la chance que ça intéresse plusieurs éditeurs et ça s’est fait très vite. Je n’ai jamais signé un contrat aussi vite. En moins d’une semaine c’était signé.

En ce qui concerne le scénario, c’est de l’improvisation totale ? C’est mon cerveau droit qui avance. J’ai une très très vague idée générale. C’est la première fois que je travaille comme ça. D’habitude, j’ai plutôt tendance à structurer énormément l’histoire, à faire quinze versions, trois storyboards. Là, j’ai tout pris à l’envers. Le fait d’avoir des retours par Internet, ça me sert de garde-fou. A partir du moment où ça ne passe plus, c’est qu’il y a quelque chose qui coince. Donc mon directeur de collection ce sont les internautes. (rires)

Et pour le découpage de chaque planche, comment faites-vous ? C’est exactement comme pour le scénario. Je modèle au fur et à mesure. D’un seul coup, j’ai une image qui arrive et je construis parfois case après case. En plus, c’est un « zéro papier » total. Je travaille sur une Cintiq, vous savez, ces grandes tablettes avec écran intégré. C’est vraiment très confortable. Avant, en dessinant sur papier, quand on voulait déplacer des cases, modifier, c’était très lourd. Tandis que là, c’est un calque et puis point final. J’utilise à fond les avantages de ce genre d’outil...

Ci-dessous, l'intégralité de l'interview :

gabrion-p01.1258215632.jpg gabrion-p02.1258215681.jpg gabrion-p03.1258215716.jpg

En cadeau pour ceux qui suivent cette aventure, Gabrion parsème ses planches de clins d'oeil, d'allusions, à des artistes qui l'ont marqué ou inspiré. Un petit jeu passionnant pour cerner un peu mieux les références de l'auteur. Orson Welles, H.P. Lovecraft, Carlos Castaneda, Ed Wood, Deep Purple sont au rendez-vous. Mais d'autres se cachent ou se cacheront encore à l'intérieur des cases. La chasse aux indices est ouverte.

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Images : © Gabrion/Delcourt

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