Astérix sous l'oeil des archéologues
La journée scientifique organisée le 15 octobre dernier dans le cadre de l’événement "Drôle de Gaulois" à Bobigny, a mis au jour un élément nouveau pour l’historiographie d’Astérix : l’intérêt de la série pour la recherche archéologique.
Le colloque organisé par l’Université Paris 13 a permis un très intéressant dialogue entre les albums d’Astérix et la recherche archéologique sur cette période de l’Antiquité. Pour ouvrir la matinée, Didier Pasamonik rappela en plusieurs points la constitution du mythe d’Astérix. Il passa en revue les caractères de ce phénomène de l’édition dont le succès fut multiplié par la médiatisation des auteurs, la reconnaissance institutionnelle, les éditions pirates ou les différentes adaptations cinématographiques. Nicolas Rouvière (photo à gauche), Maître de conférence à l’Université Grenoble 1 et auteur de deux livres sur la série, détailla ensuite une typologie du rire des différents personnages créés par Goscinny. Sachez donc qu’il existe trois catégories : le rire des barbares (les pirates, les Goths et les Normands), le rire despotique de César et le rire démocratique des Gaulois.
Daniel Verba, Maître de conférence à Paris 13, axa son intervention sur la sociologie, en définissant l’attitude d’Astérix et Obélix face à l’étranger, puisque plus de la moitié des albums se situent hors de Gaule. Les spectateurs ont ainsi appris qu’il existe quatre types de posture face à l’autre : la supériorité biologique (appelons-la racisme pour faire court), le relativisme culturel (respect des pratiques de l’autre), l’ethnocentrisme (jugement en fonction des règles du groupe auquel on appartient) et l’universalisme. Nos deux amis gaulois, souvent sévèrement traités de franchouillards, font, il est vrai, partie de la troisième catégorie. Le journaliste Patrick Gaumer (photo à droite) prit alors le relais pour décrire le rôle de René Goscinny dans le journal Pilote et la place d’Astérix dans le mensuel.